La construction d’une maison passive
Les maisons passives sont une nouvelle manière de penser nos habitations. Cette semaine, suivons la construction, pas à pas, d’une de ces maisons plus saines pour leurs habitants ainsi que pour la planète…
Les premiers pas
Une maison passive, pourquoi ?
L’écologie tend à prendre de plus en plus de place dans notre quotidien. Aujourd’hui, grâce aux maisons passives, nous apprenons à intégrer les problématiques environnementales dans nos habitats. Outre le fait de la qualité de ces maisons sur notre santé et celle de l’environnement, les maisons passives permettent également de faire des économies sur le long terme.
Des plans modernes
Nous suivrons ici, la construction, étape par étape, d’une maison passive à Godinne, en région wallonne. Une fois terminée, la maison fera profiter à ses occupants de ses lignes contemporaines. Faire rimer écologie et modernité permet de se faire plaisir tout en préservant la planète.
La base
Au commencement, les canalisations d’eau usées sont mises en place puis recouvertes par le visqueen (dalle d’étanchéité) et de la paillasse. La dalle de base est coulée. Durant le séchage de la dalle, les évacuations pour eau de pluie sont placées.
Les prémices muraux
Les cloisons de la maison passive
A la fin du deuxième jour, le travail a bien avancé. Les cloisons intérieures ont été montées et le gitage de l’étage posé. Le film plastique est un freine-vapeur qui garantira l’étanchéité du bâtiment entre le premier et le deuxième étage.
Le freine-vapeur
Les freine-vapeurs sont étanches à l’air. Ils permettent d’éviter toute fuite d’air et ainsi de lutter contre les flux d’air non maîtrisés qui perturbent la ventilation et augmentent les besoins en chauffage. Les freine-vapeur sont indispensables pour avoir une maison performante. En effet, une fuite peut entraîner des surconsommations épatantes. Le freine-vapeur est micro poreux. C’est à dire qu’il laisse s’échapper l’eau vers l’extérieur mais ne la laisse pas entrer. Ainsi, en laissant s’évacuer la vapeur d’eau, il laisse le mur respirer et permet un meilleur confort intérieur.
Les murs montent
Les murs de la maison passive
Le rez-de-chaussée est désormais fermé par les panneaux de fibre de bois. Le gitage de l’étage est terminé. Le plancher du premier étage et du grenier a, quant à lui, été posé. La charpente a été commencée et des panneaux de fibre de bois ont également été posés au premier étage de la maison passive.
Les panneaux de fibre de bois
Les panneaux de fibre de bois sont de bons isolants et sont recyclables et écologiques. Leur grande capacité thermique leur permet de stocker la chaleur et ainsi d’assurer un bon confort d’été. La pose d’un tel matériau n’est pas nocive pour la santé car il s’agit d’un matériaux sain. Autre avantage, les panneaux de fibre de bois peuvent être fabriqués localement et stockent du CO2. Autant de facteurs contribuant à réduire le bilan carbone de la maison.
La maison prend forme
Un maison étanche
Des panneaux isolants de 40mm d’épaisseur à base de polyuréthane ont été mis en place avant de coller l’EPDM sur les toitures plates. L’extérieur a été intégralement recouvert de panneaux de fibre de bois et la sous toiture a été placée.
L’EPDM
Les EPDM sont des matériaux étanches présentant des propriétés proches de celles du caoutchouc naturel. L’EPDM garantit une excellente résistance aux intempéries ainsi qu’à la lumière ou au froid. L’EPDM offre une durabilité unique tout en respectant l’environnement.
Les cloisons
A l’intérieur de la maison passive…
Les cloisons intérieures s’apprêtent à être recouvertes de panneaux Fermacell. Ces panneaux sont un mélange de plâtre, de fibres de papier recyclé et d’eau, sans aucun liant. Sur le côté intérieur de la paroi, des panneaux Pavaplan sont placés. Il s’agit de panneaux formés de fibre de bois sans liant qui serviront de contreventement. L’enveloppe du bâtiment sera ainsi étanche à l’air.
Les châssis
Isolation oblige, les châssis sont du triple vitrage. A l’intérieur et à l’extérieur du châssis, on trouve une bande de liège. Ici, pour chaque châssis, une arrivée électrique a été prévue afin d’alimenter le détecteur solaire qui commandera l’ouverture ou la fermeture des volets roulants en fonction de l’ensoleillement. Les volets roulants choisis sont des toiles en polyester qui filtrent 86% de la lumière et de la chaleur du soleil.
L’isolant
Le soufflage
Les cloisons ont été trouées afin que l’isolant puisse être soufflé à l’intérieur. Il s’agit de laine de bois soufflée à l’intérieur grâce à une machine. Une épaisse poussière envahit peu à peu la pièce lors du soufflage, le port du masque est donc fortement conseillé.
Premier test d’étanchéité
Un premier test d’étanchéité de la maison a été réalisé. Pour obtenir le certificat de maison passive, le coefficient d’étanchéité de la maison ne doit pas dépasser 0,6. La maison est mise en dépression et l’on mesure le volume d’air qui s’en échappe. Pour améliorer le coefficient, il est nécessaire de rectifier le plus de fuites d’air possible.
La pompe à chaleur
L’installation
Ici, un chauffe-eau thermodynamique de 200 litres de marque Geosan a été choisi. Il s’agit d’une pompe à chaleur dont le COP (coefficient de performance) est de 3 (1kw consommé pour 3 produits). Le prix est intéressant, surtout lorsque l’on considère les aides allouées à ce type d’achat.
Les aides
Pour aider les particuliers à acheter ce genre d’équipements, il existe des aides comme le crédit d’impôt qui peut être proposé dans le cadre de l’achat d’une pompe à chaleur, à condition d’atteindre un certain COP. Il existe également la possibilité de bénéficier d’un prêt à taux zéro, dans le cadre d’une rénovation.
L’électricité
L’écran de contrôle
L’électricité terminée, un écran de contrôle est placé dans la maison. Celui-ci permet de commander l’éclairage intérieur, extérieur, ainsi que les volets roulants et la VMC qui assure le renouvellement et la ventilation de l’air dans la maison.
La VMC
Ventiler l’air de sa maison permet de contrôler le niveau d’humidité à l’intérieur. En renouvelant l’air, la VMC (Ventilation Mécanique Contrôlée) permet de lutter contre les polluants intérieurs. Les systèmes de VMC double flux permettent de récupérer une partie de la chaleur évacuée au moyen d’un échangeur thermique. Cela préchauffe l’air entrant et diminue donc les besoins en chauffage. Il est possible de réaliser 30 à 40% d’économie sur la consommation de chauffage par rapport à un système classique (simple flux).
Aérer sa maison passive
Dans une maison passive équipée d’une ventilation contrôlée, il n’est pas recommandé d’aérer sa maison en hiver. En été, la VMC doit être court-circuitée afin d’éviter de chauffer inutilement son habitat. De plus, durant la période chaude, aérer son intérieur permettra de surventiler et d’évacuer la chaleur stockée dans les parois.
La fin du chantier
S’installer
La maison passive est sur pieds ! Il faut maintenant l’aménager. Pour continuer dans une démarche écologique, il est désormais possible de prendre en compte les économies d’énergie dans l’aménagement des pièces comme la cuisine ou la salle de bain. Il sera également nécessaire de prendre en compte les problématiques écologiques au quotidien en adoptant un comportement sobre (éviter de conserver les appareils en veille, ne pas chauffer son intérieur à plus de 19°C, éviter de prendre des bains…)
Les produits proposés
De grandes marques proposent aujourd’hui de nombreux appareils ménagers écologique. Dans le domaine de la cuisine, d’importants progrès ont été réalisés. Vous pourrez trouver des réfrigérateurs, des fours ou encore des lave-vaisselles économes en énergie marqués A++. Dans la salle de bains, tout est bon pour ne pas gaspiller l’eau.
Crédit photo : Actif dans ma maison passive
