Sauter une classe : mode d’emploi

Les enseignants doivent tous les ans faire face à des demandes de parents qui veulent à tout prix faire sauter une classe à leur enfant. Est-ce bien raisonnable ? Votre enfant est-t-il vraiment mûr ?
La France : un cas particulier

Contrairement à nos voisins européens qui admettent par exemple que l’acquisition de la lecture et de l’écriture puisse se faire entre 5 et 7 ans, selon un rythme respectueux du développement de l’enfant, le système scolaire français est beaucoup plus rigide et considère que les apprentissages sont liés à l’âge des enfants.
Que faire alors lorsque son enfant semble mûr plus tôt que ses petits camarades ? Le laisser suivre le court normal de sa scolarité ne reviendrait-il pas à lui faire perdre une année ? Voilà des questions que se posent tous les ans de nombreux parents. La tentation peut-être alors grande d’essayer de lui faire sauter une classe. La chose n’est pourtant pas simple : dans le public, 1 % des élèves de CP possèdent 1 an d’avance et 2,3 % en CM2, contre respectivement 2,4 % et 3,9 % dans le privé.

Quels sont les démarches ?

La demande émane des parents
Demandez-vous tout d’abord si votre démarche est raisonnable. En d’autres termes, vous ne devez surtout pas vous ‘faire plaisir’ en projetant votre désir de réussite sur vos rejetons. Lorsque votre choix est fait, vous devez adresser une lettre de motivation au chef d’établissement de votre enfant. Votre requête sera alors transmise par courrier accompagné du dossier scolaire de votre enfant à une commission dont la décision est souveraine.

Cette dernière, composée d’un psychologue, d’un orthophoniste, d’un psychomotricien et d’un psychopédagogue (qui appartiennent tous au corps enseignant), établira un bilan psychologique de l’enfant. Sachez toutefois que vous pouvez aussi vous adresser à un psychologue privé.

La demande émane des enseignants
Cela arrive. Les demandes concernent de bons élèves qui ont parfaitement intégré les apprentissages fondamentaux. Attention, il s’agit d’une condition nécessaire mais pas suffisante.

L’examen psychologique

Cet examen a pour objectif de répondre à une simple question : votre enfant est-il capable de sauter une classe ? Ce bond en avant ne risque-t-il pas de lui être préjudiciable ?

Pour y répondre, le psychologue ‘évaluera’ votre enfant dans des domaines intellectuels (son âge mental et instrumental, sa maîtrise du langage, son attention, son graphisme et son contrôle moteur…), mais il s’intéressera aussi à sa personnalité et évaluera son autonomie sociale.

Pour obtenir un avis favorable, votre enfant devra être ‘en avance’ dans tous ces domaines. Difficile en effet de faire sauter une classe à un enfant qui ne saurait s’intégrer dans une classe d’enfants plus âgés que lui…

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